Pays sous les projecteurs: les États baltes

Les États baltes – la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie – ont connu une forte croissance économique après avoir recouvré leur indépendance en 1990. Cette croissance a été encore plus marquée après l’adhésion de ces pays à l’Union Européenne en 2004. Le trafic de Transuniverse à destination de la région a dès lors connu une croissance soutenue. Actuellement, cette progression s’est interrompue : les sanctions contre la Russie et la crise énergétique ont eu un impact majeur sur l’économie de ces trois pays et de ce fait sur notre trafic. Néanmoins, les perspectives sont favorables, car ils ont déjà prouvé leur exceptionnelle résilience.

 

Le fait que les États baltes ont été touchés sur le plan économique à la fin de l’année dernière et au début de cette année-ci  – comme vous pouvez le lire dans notre analyse ci-dessous – a eu des répercussions sur les trafics de Transuniverse vers la région. « Ceux-ci sont principalement orientés vers l’exportation. Certains produits, comme les produits médicaux, ne connaissent pas de ralentissement, mais les produits industriels sont sensiblement moins demandés. Il s’agit d’ailleurs d’un phénomène général en Europe. Le tableau est donc contrasté », explique Niels Vereecken, Traffic Operations Manager.

« Cependant, nous continuons à offrir une fréquence adéquate, avec deux départs par semaine, les mardis et vendredis. Il serait d’ailleurs difficile d’assurer une fréquence plus élevée, car la capacité disponible sur le marché a diminué : nous travaillons avec des transporteurs lituaniens, qui sont eux aussi de plus en plus confrontés à une pénurie de chauffeurs », ajoute-t-il.

 

Une plate-forme en Lituanie

« La Lituanie est le plus grand marché des États baltes. C’est pourquoi nous utilisons la capitale Vilnius comme plate-forme. De là, nous couvrons le reste de la Lituanie et assurons la distribution en Lettonie et en Estonie. Pour cela, nous nous appuyons sur un acteur bien établi dans la région, Nunner Baltics », précise Oksana Zhelnova, Senior Traffic Operator pour l’Europe de l’Est. Les délais sont de 4 à 5 jours pour la Lituanie, avec un jour supplémentaire pour la Lettonie et l’Estonie.

« Grâce à notre filiale Welpa Trans, nous pouvons – en plus du groupage – également répondre à des demandes spécifiques de clients. Elle est spécialisée dans l’affrètement de véhicules, de sorte que nous pouvons proposer des transport express, transporter des chargements spéciaux et desservir des destinations inhabituelles », ajoute Niels.

L’accalmie économique temporaire nous permet de voir comment nous pouvons améliorer les opérations à l’avenir. « Avec Nunner Baltics, nous avons le bon partenaire, mais on peut toujours faire mieux. Ils nous ont d’ailleurs récemment rendu visite à Wondelgem afin de voir comment nous pourrions encore améliorer les services. Dès que l’économie reprendra dans les trois États, nous serons donc en mesure d’organiser les transports encore plus efficacement », ajoute Oksana.

 

Une croissance rapide

Après avoir retrouvé leur indépendance au début des années 1990 (suite à l’effondrement de l’Union soviétique), les trois États baltes ont connu une forte croissance. Le passage d’une économie planifiée à une économie de marché s’est déroulé avec succès et les gouvernements des trois pays ont mené des politiques de dépenses publiques à la fois prudentes et ambitieuses. Cette croissance a été renforcée par l’adhésion de la Lituanie, de la Lettonie et de l’Estonie à l’Union Européenne en 2004. Cela leur a valu le surnom de « tigres baltes ».

Avant la crise financière de 2009, les trois États – la Lituanie en tête – comptaient parmi les économies à la croissance la plus rapide de l’UE. Cette crise les a frappés de plein fouet, mais ils s’en sont rapidement remis grâce notamment à une hausse de la consommation, elle-même due à la hausse constante des salaires. En 2020, le salaire mensuel moyen en Lituanie s’élevait à 1.450 euros, soit un doublement par rapport à six ans plus tôt. Le salaire en Estonie était à peu près le même. La Lettonie, quant à elle, était quelque peu à la traîne avec 1.100 euros par mois. Depuis, les salaires ont continué à augmenter. Le taux de chômage est particulièrement bas dans ces trois pays, ce qui contribue à cette hausse constante.

 

Trois pays très différents

Des trois pays, c’est la Lituanie qui a l’économie la plus importante. Les principales industries sont le raffinage de pétrole, l’industrie alimentaire, la chimie, l’ameublement, les produits du bois, le textile et l’habillement. Le commerce et les transports jouent eux aussi un rôle majeur.

Ces deux secteurs sont également des piliers économiques importants en Lettonie, en partie grâce à ses bonnes infrastructures. Les ports maritimes de Riga, Ventspils et, dans une moindre mesure, Liepāja sont bien développés et l’aéroport de Riga est une plaque tournante importante. Le pays est moins développé industriellement que son voisin du sud. Le secteur des services par contre, y est plus important.

L’Estonie est un cas à part : c’est un petit pays qui était encore très pauvre il y a 30 ans, mais qui s’est transformé en une société hautement technologique et innovante. Son économie est structurellement saine grâce à un marché du travail flexible, une législation bien réfléchie et un système fiscal transparent. La production de biens modernes et le dynamisme du secteur des technologies de l’information et de la communication sont les moteurs de la croissance.

 

L’impact majeur de la guerre en Ukraine

Bien que les liens économiques avec le reste de l’UE se sont considérablement développés, ceux avec la Russie sont restés relativement importants pour des raisons historiques. La dépendance à l’égard du pétrole et du gaz russes est également restée forte. Néanmoins, les pays baltes ont été parmi les premiers à rompre rapidement tous les liens énergétiques avec la Russie après l’invasion de l’Ukraine. Ils furent les premiers à trouver de nouveaux fournisseurs de gaz naturel, d’électricité et de pétrole. Cela a toutefois eu un prix. De plus, les sanctions contre la Russie ont réduit presque à néant  les échanges commerciaux avec ce pays.

L’explosion des prix de l’énergie s’est traduite par des taux d’inflation particulièrement élevés au second semestre 2022. Sur l’ensemble de l’année, l’inflation a atteint 18,9 % en Lituanie, 17,2 % en Lettonie et 19,4 % en Estonie. Bien que les prix de l’énergie aient baissé depuis, les effets secondaires font que l’inflation devrait encore atteindre respectivement 8,7 %, 7,9 % et 6,2 % en 2023. Ce n’est qu’en 2024 que l’inflation devrait revenir à la normale, avec respectivement 2,1 %, 1,5 % et 2,2 %.

L’impact de l’inflation sur la croissance du PIB a été important : pour l’ensemble de l’année 2022, elle était légèrement inférieure à 2 % en Lituanie et en Lettonie, et même négative (-0,3 %) en Estonie. Le PIB des trois pays devrait stagner cette année-ci et ne se redresser que de 2 à 3 % en 2024. 

 

Une résilience exceptionnelle

Peu d’experts économiques osent se prononcer sur les perspectives de croissance à moyen terme. Ceci est principalement dû aux incertitudes liées à la guerre en Ukraine, dont l’issue est imprévisible. Ils soulignent toutefois que les États baltes ont fait preuve d’une résilience exceptionnelle ces dernières années : ainsi, la pandémie de Covid19 a été absorbée très rapidement et la hausse gigantesque de l’inflation a été rapidement maîtrisée. Cette résilience, de plus, est soutenue par un taux d’emploi particulièrement élevé et un taux de chômage très faible.

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