La Suisse : quelques nuages sombres malgré une économie résiliente
La Suisse est une destination importante pour Transuniverse, avec pas moins de 15 à 20 départs par semaine. Nous devons cette position forte à cette fréquence élevée ainsi qu’à notre savoir-faire en matière de douanes. Le pays a une économie robuste et stable, avec un PIB par habitant élevé, une industrie avancée et innovante et un commerce florissant. Néanmoins, quelques nuages sombres planent actuellement sur la Suisse : ses exportations sont à la peine et la confiance des consommateurs est (trop) faible.
« Les exportations de la Belgique vers la Suisse sont traditionnellement beaucoup plus élevées que les importations. Toutefois, ce déséquilibre commercial s’est accentué, notamment en raison de l’évolution du taux de change du franc suisse. Grâce à un certain nombre de mesures prises par le gouvernement suisse (voir ci-dessous), nous constatons un retournement de situation ces derniers mois, avec une légère augmentation des exportations en provenance de ce pays. Cependant, il reste difficile d’équilibrer les trafics », explique Dirk Ghys, responsable au sein de Transuniverse des importations depuis la Suisse.
« Dans l’autre sens, les trafics se maintiennent à un niveau élevé, même si nous constatons une légère baisse de la demande en groupage du fait de la baisse de confiance des consommateurs en Suisse. Toutefois, cette baisse est compensée par une demande croissante en lots partiels et en charges complètes. Trois à cinq fois par semaine, par exemple, nous organisons le transport de charges complètes d’aliments tex-mex, de biscuits belges et autres, y compris pour la plus grande chaîne de supermarchés suisse », ajoute Wim De Meuleneire. Au sein de Transuniverse, il est responsable des exportations vers la Suisse.
Des formalités douanières à ne pas sous-estimer
Les chargements complets et les gros envois partiels sont acheminés directement vers les clients suisses ou leurs centres de distribution. Les envois de groupage sont livrés à notre agent, M+R Spedag, à Bâle et à Schaffhausen, pour être ensuite distribués en Suisse.
Le groupe M+R Spedag a par ailleurs intégré l’année dernière Wedeclare AG, une société de dédouanement neutre spécialisée dans l’offre de services douaniers numérisés. « C’est un atout important pour Transuniverse, car il ne faut pas sous-estimer la complexité des formalités douanières suisses. Qu’il s’agisse d’une boîte ou d’un chargement complet, tout doit être dédouané à la frontière. Nous nous occupons nous-mêmes de la documentation douanière en Belgique, mais si nécessaire, nous pouvons faire appel à l’expertise de notre agent suisse », ajoute Wim De Meuleneire.
Une économie résiliente
L’économie suisse est l’une des plus fortes et des plus résilientes d’Europe. Cela se reflète notamment dans l’évolution du PIB et de l’inflation ces dernières années.
Au cours de l’année ‘corona’ 2020, le PIB s’est contracté de 2,5%, mais il s’était déjà redressé à la mi-2021 pour atteindre des niveaux supérieurs à ceux d’avant la crise du Covid. Sur l’ensemble de l’année 2021, il a même augmenté de 5,4%. En 2022 également, l’économie suisse a montré sa résilience, avec une croissance du PIB de 2,6% malgré des défis tels que la guerre en Ukraine et les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales. En 2023, par contre, la Suisse a connu une croissance de seulement 0,8%, (indirectement) à cause de la crise énergétique. Celle-ci a causé une baisse de la confiance des entreprises et des consommateurs, ce qui s’est traduit par une diminution des investissements et une baisse de la consommation privée.
Pourtant, la Suisse dispose d’un mix énergétique unique qui la rend moins vulnérable : les centrales hydroélectriques fournissent jusqu’à 57% de l’électricité et cinq centrales nucléaires environ 30%. Malgré la forte hausse des prix mondiaux de l’énergie, l’inflation est donc restée relativement faible l’année dernière en Suisse, surtout par rapport à l’Union européenne. En fait, l’inflation a été limitée à 2,5% en 2023 (contre 2,9 % en 2022). Elle devrait encore baisser à 1,5% cette année.
Les exportations souffrent
Le fait que l’économie suisse ne connaît actuellement qu’une croissance modérée est principalement lié à la faiblesse de la consommation (malgré un niveau de vie très élevé), ainsi qu’à la politique monétaire restrictive de la Banque nationale suisse et à une réduction de la production industrielle. Celle-ci est due notamment à la baisse de demande de la part des partenaires commerciaux étrangers. La situation difficile sur les principaux marchés d’exportation est également due à la force du franc suisse.
En réaction, la Suisse a supprimé le 1er janvier dernier les droits d’importation sur un grand nombre de produits industriels. Cette mesure devrait bénéficier aux entreprises suisses ayant des fournisseurs étrangers. Avec des composants et des matières premières, moins chères, elles devraient produire à moindre coût et donc exporter davantage. Cette mesure, par ailleurs, devrait également stimuler le commerce et faire baisser les prix pour les consommateurs.
La Suisse en bref
– Nom officiel : Confédération suisse
– Capitale : Berne (143.200 habitants)
– Superficie : 41.285 km² (= 1,4 x la Belgique)
– Population : 8,6 millions d’habitants
– Chef d’État : Viola Amherd, Présidente
– Chef du gouvernement : Viktor Rossi, Premier ministre
– Langues : allemand, français, italien et rhéto-roman
– Monnaie : Franc suisse (1 CHF = 1,02 EUR)
– Principales villes : Zurich (434.500 habitants), Genève (205.400), Bâle (177.900)
– PIB : 818 milliards USD (583 milliards USD en Belgique)
– PIB/habitant : 93.260 USD (49.927 USD en Belgique)
Source : FIT